Comptes de Jean de Croso 1345 - 1346

Publié le par Société d'Emulation de l'Ain

Compte de Jean de Croso

19 juillet 1345 - 3 février 1346

1ère prtie

Arch. dép. Côte-d'Or, B 7442

Transcrit par Paul Cattin, directeur des Archives de l’Ain en retraite, membre de la S.E.A.  

 

Compte de Jean De Croso de Montmélian député par le seigneur Amédée comte de Savoie et le seigneur Amédée comte de Genève son tuteur, pour les travaux de la bâtie ou  nouveau château  de Rémens sous Saint-Germain, des recettes et payements faits pour les travaux et pour la garde du château et autres choses nécessaires du 19 juillet 1345 , jour où fut commencée la construction du château, au 4 février 1346, c'est à dire pour 28 semaines et 4 jours , dans le château de Rémens, à la demande des dits comtes, par Pierre Moine de Chambéry, clerc du seigneur. Et il faut savoir que Cartelier, péagier de Saint-Germain dit qu'il a fait d'autres travaux en  ce lieu en commençant à extraire des pierres et en débutant les tranchées de fondations avant que le seigneur Jean  ne vînt ici, de quoi l'on s'informera; c'est pourquoi ces travaux ne sont pas inclus dans ce présent compte.

 

Froment

 

Il rend compte qu'il a reçu de Jacques Prost châtelain de Saint-Rambert, à la demande du seigneur, vers la Toussaint 1345 pour ses dépenses et celles des compagnons qui étaient avec lui en garnison au château en construction, pour lesquelles le châtelain à un mandement, à ce qu'il dit 10 quartaux de froment. Il a reçu pour le même objet de dom Pierre de La Balme, châtelain de Saint-Germain, par  un mandement du seigneur que possède le châtelain, à ce qu'il dit  20 quartaux de froment. Somme .. 30 quartaux de froment des quels  (...). De plus il paya pour ses dépenses et celles de trois clients : Pierre de Rossillon, Guillaume de Marboz Barbier et Guillaume De Croso, et celles d'un guetteur, qu'il tint avec lui constamment pour la garnison du château, et celles de nombreux gens du seigneur qui vinrent là, dépenses faites du 14 octobre 1345, jour où le château fut  à ce point en état que les autres compagnons et clients qui restèrent avec les autres susdits  pour diriger les ouvriers et garder le lieu (comme c'est indiqué ci-dessous dans le chapitre "payements en argent") se retirèrent,  jusqu'au 3 fevrier 1346,  c'est à dire pour 16 semaines. Et il lui est accordé pour chaque semaine un quartal de froment parce qu'il jure avoir dépensé tant et plus 16 quartaux de froment. Somme des payements  16 quartaux de froment. Il doit donc 14 quartaux de froment Il en répond dans le compte suivant.

 

Avoine

 

Il rend compte qu'il a reçu du châtelain de Saint-Rambert, pour les dépenses de son roncin, par mandement du seigneur, comme ci-dessus  au chapitre du  froment  5 quartaux d'avoine. Il a reçu du châtelain de Saint-Germain pour le même objet et de même 5 quartaux d'avoine. Somme  10 quartaux d'avoine. Il a payé pour les dépenses des onze chevaux de Jean de Savoie, frère du Seigneur, et de sa roncine, faites à Rémens, le jeudi 19 janvier 1346 au soir, quand il passa la nuit là en venant de Pont-d'Ain, quand le Seigneur voulait passer en Viennois 1 quartal et demi d'avoine. Il a payé pour les dépenses de son roncin faites là pendant  les 16 semaines dont il est fait mention ci-dessus dans les dépenses en froment  5 quartaux d'avoine. Somme du payement  6 quartaux et demi d'avoine. Et ainsi il doit au seigneur  3  quartaux et demi d'avoine.

 

Vin

 

De plus il rend compte qu'il a reçu du nommé Cusin, châtelain de Pont-d'Ain, sur l'ordre du seigneur, à ce qu'il dit, pour ses dépenses et celles de ses dits compagnons, aux vendanges de 1345, provenant du vin du seigneur à Saint-Germain 25 setiers de vin. somme 25 setiers de vin. Ce vin, il le dépensa, lui et ses dits compagnons et plusieurs qui  survinrent là depuis les dites vendanges jusqu'au 3 février 1346, comme il l'assure par son serment. Et ainsi il y a égalité.

 

Recette d'argent

 

Le même rend compte qu'il a reçu de Guillaume Bon de Chambéry, familier du seigneur, en plusieurs fois, pendant le temps dont il rend compte, pour payer les travaux du château de Rémens, construit pendant ce temps, comme il apparaît dans les parcelles de la recette qui restent en sa possession 84 florins de petit poids et 300 florins de bon poids. Il a reçu du même, par la main d'Amédée de Compeis, damoiseau 114 florins de bon poids. Il a reçu du même, par la main d'Aymon, neveu du seigneur Jean de Serrières chevalier, en deux fois 600 florins  de bon poids. Somme 84 florins d'or de petit poids et 1014 florins d'or de bon poids. Sur lesquels : Il a payé pour les travaux de la bâtie ou château de Rémens et pour les choses nécessaires achetées pour cela, et en dépenses et autres frais survenus en raison de la construction du château et des travaux ci-dessous, comme on le verra par la suite, disant et assurant  en prêtant serment, qu'il a dirigé fidèlement ces travaux et les a gouvernés du mieux qu'il put pour l'utilité  et l'honneur du Seigneur et qu'il n'a rien mis de l'argent du seigneur ni employé, ailleurs que dans ces travaux et les autres choses  qui leur étaient necessaires ou qui en découlaient

 

Dans les dits travaux

 

Dans l'achat de 5 douzaines de hottes achetées à Varey et à Langes pour emmener la terre des tranchées et des fossés du château, chaque douzaine valant 5 s. vien. dont 18 d. valent 1 gros 30 s. vien. à 18 den. Dans l'achat de 9 douzaines de pelles de bois achetées dans le même but en divers lieux, chaque douzaine  à 4 sous 6 deniers vien. susdits, en y incluant 3 sous vien. donnés à plusieurs messagers et envoyés pour aller à Varey, Richemont et Langes pour les acheter 43 s. 6 den. vien. susdits

 

Fers

 

Pour  15 houes achetées à Saint-Germain et à Ambérieu pour faire le mortier, chacune à 3 den. gros et pour deux pelles de fer achetées de même, chacune à 3 den. gros, en plus des 6 pelles de fer envoyées par Guillaume Bon de Chambéry, avec une douzaine de pioches et une demi-douzaine de sapes. Pour cinq goys de fer achetés à Saint-Germain pour couper les pieux et la "vinasse", cinq deniers gros tournois. Pour huit pressons de fer pesant chacun six livres de fer, achetés à Saint-Rambert pour les tailleurs de pierre, 2 sous gros tourn., y compris le port, et il répondra de ce qui reste de ces fers, à la fin de son compte 6 sous 8 den. gros. Pour deux charriots achetés pour évacuer  des fossés la terre et les pierres 18 den. Gros. Pour douze douzaines de beyselets et de bachasses de peuplier et de  hêtre achetés en divers endroits et à divers prix pour porter le mortier sur les murs, pour 60 sous viennois. Pour deux douzaines de bennes ou cornues achetées dans le même but, chaque benne à 15 deniers, y compris 20 sous vien. donnés à Jean Guillermin d'Ambérieu pour ferrer ces bennes. Pour deux douzaines de gerles achetées pour porter la chaux et l'eau dans les endroits où l'on faisait le mortier, à 20 sous vien. la douzaine. Pour douze barraux acheter pour porter l'eau, à 12 den. gros tourn. Pour 6 seilles achetées dans le même but, pour 6 den. vien. Pour des manches de houes, de pioches et de pics achetés en grande quantité et employés dans les dits travaux, la plupart à 20 sous. Pour 14 bracons (cordes) achetés dans le même but pour porter les pierres sur les murs, pour 14 sous vien. Pour 2 tines de chêne achetées pour garder de l'eau près du mortier à l'intérieur de l'emplacement du château, pour 4 sous gros tourn. Et de ce qui reste de ces ustensiles, il répond ci-dessous, à la fin de son compte. Pour des cordeaux pour les tailleurs de pierre, à 7 sous vien. et pour 6  vieilles(?) lanternes achetées pour travailler de nuit, à 6 den. gros tourn., y  compris 7 sous 7 den. vien. pour les dépenses de Pierre Bertin faites en divers lieux où il alla pour acheter les dits ustensiles et pour les apporter à Rémens  ....... 10 livres 3 s. 9 d. vien. et 5 s. 6 d. gros tour. Il a payé  pour l'achat d'un quintal et demi de chandelles de suif achetées à Ambronay pour faire les murs et travailler de nuit, pour 112 s. 6 den. vien. Pour deux torches de cire achetées dans le même but, chacune à 8 den. gros tourn., y compris 20 s. vien. donnés pour faire et charrier une grande quantité de failles (brandons) faites et brûlées pour éclairer les travaux  de nuit 6 livres 12 d. vien. et 16 d. gros tourn.

 

Les  perriers

 

Pour les salaires de 68 journées de perriers, qui ont tiré des grosses pierres et des blocs dans la perrière de Vibeczes pour faire les angles et les pierres de taille des portes du château de Remens, outre une autre pierre de taille qui était déjà   extraite auparavant par les baillis de Saint-Germain. 52 journées ont coûté chacune 2 sous 6 den. et les autres 2 sous vien. Et pour les salaires des seize journées des hommes qui ont découvert la carrière  et qui ont parfois aidé les perriers pour les travaux susdits, à douze deniers la journée et les dits travaux furent exécutés au mois de juillet, au moment des moissons, à ce qu'il dit 8 l. 18 d.

 

Charriots et ânes

 

Pour la location de 561 journées de charriots pour apporter les pierres extraites par les dits perriers, de la dite perrière, et la chaux du raffour du seigneur depuis Eschagn. jusqu'à Rémens. 8 charriots prenant 2 den. gros. tourn. et tous les autres 3 den. par jour ainsi qu'il apparaît dans les parcelles qui restent en la possession du dit Jean. Et ces charriots allèrent soit trois fois par jour à la chaux soit seulement deux fois aux pierres. Et il ne sait dire combien de charriots allèrent aux pierres, ou combien à la chaux  parce qu'il y avait là  une grande quantité de charriots et le travail se faisait à la hâte. Et pour la location de 666 journées d'ânes pour apporter semblablement la chaux du raffour à Rémens, 344 d'entre elles à 1 den. gros tourn. et le reste,  soit 322,  à 12 den. vien. comme il est indiqué dans les parcelles. Et semblablement ces ânes allaient  seulement  trois fois par jour à la chaux et ils apportèrent, tant ces ânes que ces charriots, toute la chaux du raffour qui fut toute employée dans les murs du château, sauf une petite quantité  avec laquelle on pourrait faire environ 6 toises de mur, qui reste là en attente pour les travaux. 16 l. 2 s. vien. et 8 l. 5 s. 9 den. gros tourn. Pour la location des 2 hommes  qui ont enlevé la terre devant la gueule du raffour et qui ont travaillé là pour retirer la chaux et la charger sur les charriots et les ânes, vaquant à celà pendant les  32 jours que dura le charroi, et il donna à chacun d'eux 14 d. vien. par jour 74 s. 8 d. vien.

 

Travaux du premier chaffal (échafaud)

 

Pour un grand chaffal à 4 piliers avec 3 solivages et des forjets, fait dans le bois de Seillon en Bresse par le dit Cusin, châtelain de Pont-d'Ain, qui doit rendre compte de la fabrication de ce chaffal, pour le charrier de Pont-d'Ain à Rémens et là, sur l'emplacement du château, diriger son élévation, pour que l'on soit en sécurité avant que l'on commence les murs. Pour le vin donné à plusieurs bouviers de Richemont, de Varambon, de Pont-d'Ain et de Saint-André et des lieux avoisinnants conduisant environ 620 charriots pour amener tout le bois charpenté de l'échafaud, prêt à être employé, depuis Pont-d'Ain jusqu'à Rémens et pour les autres hommes qui les ont aidés pour cela, 25 sous vien. Pour les salaires d'Etiennet Rolet, de Maître Humbert, du nommé Le Moine, de Guillemet Pros, du nommé Le Bourguignon, du nommé Vadel, d'Etienne de Douvres, du nommé Lo Bret, de Jean son fils, de Jean Nanet, de Jean Duret, de Jeanin de Rua, de Jean Farnous, de ses deux fils, d'Etienne de Planafay, de Peronin et Jean Bourguignon, charpentiers qui ont dressé l'échafaud à Rémens, qui l'ont "emparé", en recouvrant les 3 solivages de planches, fait les marches des trois escaliers par lesquels on monte à l'échafaud, fait deux portes et plusieurs fenêtres dans cet échafaud, et emparé ces escaliers de planches, vaquant à cela endant 6 jours, jusqu'au 24 juillet, 10 de ces maîtres prenant  chacun 2 den. gros tourn. par jour et les 9 autres 1 den. avec une obole gros tourn. Et pour les salaires de 20 autres petits charpentiers détralliers (travaillant à la hâche), aidant les maîtres pour ce travail pendant ces 6 jours, prenant chacun 1 den. gros tourn. par jour. On fit appel à autant de charpentiers en raison de la hâte du travail, car on redoutait les ennemis et aussi parceque le temps était pluvieux; c'est pour cela que plusieurs travaillèrent à cela parce qu'on ne pouvait pas travailler pendant tout le jour. Et pour les salaires des  61 journées des hommes qui ont aidé à dresser l'échafaud et présenté le bois et les choses nécessaires aux charpentiers et qui ont aplani l'emplacement où fut placé l'échafaud, et il donna à chacun 12 den. vien. y compris les 12 den. gros tourn. donnés aux maîtres charpentiers au début de l'ouvrage pour le vin qui, disaient-ils, leur était dû selon la coutume et 17 sous vien. pour deux barraux de vin donnés aux charpentiers et aux  autres aides,  pour dresser l'échafaud, vaquant à cela pendant une nuit. Pour l'achat de 4 milliers de tuiles achetées et employées pour couvrir cet échafaud en double, chaque millier à 16 den. gros tourn., y compris 2 sous gros tourn. pour le transport des tuiles de Douvres à Rémens.

 

Pour les salaires de 6 hommes qui ont scié dans le bois de Saint-Germain les blétons pour faire des pieux pour torcher l'échafaud, et ceux de 25 hommes qui ont fait ces pieux avec ces blétons au moyen de haches et de dolabres et qui les ont employés dans l'échafaud, y compris aussi 9 den. gros tourn. donnés dans la location des trois charriots qui ont apporté ces blétons depuis le bois à Rémens, et il donna à chacun de ces hommes 12 den. vien. par jour. Pour la location des 72 journées d'ânes qui ont apporté la terre nécessaire pour torcher l'échafaud de gros torchis sans verges, à  un denier gros tourn. par jour. Pour les salaires des 32 hommes qui ont torché l'échadaud tout autour, depuis la terrre jusqu'au forget, et terré ses deux planchers, prenant chacun 12 den. vien. Pour l'achat de 4 douzaines et demi de planches de sapin d'une longueur de 3 toises et demi achetées à Saint-Rambert, pour  faire les portes et les fenêtres  de l'échafaud et emparer les escaliers, chaque douzaine à 15 den. gros tourn., y compris 3 den. et l'obole gros tourn. pour une grosse poutre achetée pour faire un engin pour  élever l'échafaud et 2 den. gros tourn. pour une cheville de fer achetée pour l'engin et qui ensuite fut employée pour allonger les pentures de la poterne du château 8 l. 6 s. vien. et 17 s. 11 d. gros tourn. Pour l'achat de 42 pentures de fer avec les gonds et 18 petits verrouillets achetés à Ambronay et Saint-Maurice et placés dans les deux portes des 11 fenêtres existant dans l'échafaud dans les deux chambres, et dans le forget de l'échafaud et dans les 4 fenêtres de la maison de l'échiffe et dans les quatre portes qui sont dans la cuisine, la salle et l'étable, achetés pour tant 63 s. vien. Il a payé pour l'achat de 2 serrures de fer avec leurs ferrailles, placées dans les 2 portes de l'échafaud, achetées du nommé Sade de Saint-Rambert, pour telle somme :  .... 1 florin d'or de bon poids. Il a payé à Maître Humbert, charpentier et à certains de ses compagnons qui ont fait et planté la palissade pour clore l'emplacement du château en dehors des fondations, sur trois côtés, à la hâte, de jour et de nuit, avec de gros chevrons apportés des montagnes de Saint-Sulpice, travail donné à la tâche pour telle somme, y compris 29 s. vien. donnés à 29 hommes qui les ont aidés et fait les terraux et présenté les pieux. Et ils firent environ 34 toises de cette palissade 6 s. gros tourn. et 29 s vien.

 

Clous achetés pour l'échafaud et autres choses ci-dessous.

 

Pour l'achat de 7 milliers et demi de clous achetés de divers forgerons de Saint-Rambert, de Saint-Germain d'Ambérieu et de Saint-Maurice, pour emparer l'échafaud et les autres échafauds ou échiffes ci-dessous et pour doubler les portes et les huis outre une certaine quantité envoyée à lui par Guillaume Bon de Chambéry, qu'il ne peut déclarer,  chaque millier acheté 18 sous vien. 7 l. 15 s. vien.

 

Fondations des murs      

 

Pour les fondations des murs du château faisant environ 40 toises de longueur autour du château, à la toise du seigneur comte, et 9 pieds et plus de profondeur et autant en largeur, pour les faire et extraire la terre, et pour faire le fossé du château sur trois côtés, faisant 48 toises de longueur à la toise susdite, 4 toises et demi et plus de largeur dans la partie supérieure et 3 toises de profondeur, depuis la douve jusqu'au fond. Pour les salaires de Maître Jean d'Aubeville, maître terrassier désigné par les gens du seigneur pour faire ces fondations et ces fossés, qui a travaillé pour cela, au temps de la direction de lui Jean, pendant 102 jours , jusqu' au 5 novembre 1345,  jour où il s'en alla de ce travail, prenant 2 den. gros tourn. par jour, y compris deux festins? pour lesquels il prit autant. Pour les salaires de Peronnet d'Aoste et de Jaquet de Belfort, terrassiers qui ont travaillé de même pendant 81 jours, prenant chacun par jour 2 s. vien. Pour  celui de Pierre, fils dudit Jaquet qui a travaillé de même pendant le même temps, prenant 10 d. par jour. Pour ceux d'Humbert Roche et de Barthélémy Maltallent, terrassiers qui ont travaillé de même pendant 45 jours finissant à la date susdite, prenant chacun 20 d. vien. par jour, et pour celui de Pierre Bourguignon, travaillant de même pendant le même temps, prenant 14 d. vien. par jour, comme cela figure dans les détails qui restent par devers lui..  ..... 34 l. 6 s. vien. et 17 s. gros tourn. Il a payé pour la location des 4553 journées de travail des hommes  qui ont travaillé aux fondations et fossés, en portant la terre  et le sable et les pierres  extraites des fossés et fondations à l'intérieur de l'emplacement du chateau et autour des fossés, et les autres choses nécessaires pour faire ces fossés et fondations, avec les terrassiers, prenant 1152 d'entre eux au début du travail en raison des moissons qui avaient alors lieu, chacun 12 d. vien. et les autres chacun 9 d., les moissons étant terminées, comme cela figure dans les détails. 183 l. 17 s. 9 d.

 

Murs du château

 

Pour faire 624 toises de mur de la grosseur de 9 pieds en terre et par endroit plus et de 6 pieds hors de terre et par endroit plus, faites dans la clôture du château, à journées, par les tailleurs de pierre et ouvriers ci-dessous avec les pierres extraites auparavant par les baillis de Saint-Germain, et d'autres extraites par lui Jean comme il est dit ci-dessus, et d'autres encore extraites des fossés et des tranchées de fondations, avec lesquelles ils purent faire 12 toises de mur et plus. Et pour faire la grande porte d'entrée du château et la poterne du bas pour aller à la source, qui furent faites entièrement de pierres de taille en dedans et au dehors, et pour une huisserie faite dans le château pour la latrine, faites du 20 juillet 1345 au 19 septembre de la même année, jour où  Nicolas de Saint-Germain, tailleur de pierre et Micholet, tailleur de pierre, son frère, alors que les murs étaient déjà bien défendables et hauts, commencèrent à faire le reste des murs selon la tâche qui leur fut donnée par lui Jean comme il est dit ci-dessous. Et par cette tâche, il firent des murs sur un pourtour de 40 toises et demi outre la quantité susdite. Et le château contient 41 toises de pourtour et les murs ont 3 troises au dessus de terre et une toise en dessous et plus. Pour les salaires de Michelet et de Nicolas Guiot, tailleurs de pierre, frères, du nommé Pradé de Saint-Maurice, de Peronod, tailleur de pierre de Saint-Rambert, du nommé Châtellion, tailleur de pierre, qui ont travaillé et vaqué à faire les murs et portes et à tailler les pierres, chacun pendant 35 jours, pour le salaire de Martin de Peronnas pendant 30 jours, de son neveu pendant la même durée, de Martin Albagner pendant 29 jours, de Benoît Rouget pendant 25 jours, de Pierre Bordel pendant 20 jours, de Pierre Flament pendant 12 jours, de Berthollet de Rochefort pendant 35 jours, de Marcel le Tailleur de pierre pendant 13 jours, de Josserand Boylliat pendant 14 jours, de Jean Pichat, de Richard le Tailleur, du nommé Pichon  et de Roux de Valromey, chacun pendant 26 jours, du nommé Rossillonnet pendant 21 jours, d'Etienne de Vercossins pendant 25 jours, de Jean et Etienne Badolier, frères, chacun pendant 23 jours, de Jean Baiseur pendant 21 jours, du nommé Loiserin pendant 5 jours, de Pierre Codurier pendant 17 jours, de Jean Gras de Bourg pendant 21 jours,  d'André Chadel et Pierre Belot, chacun pendant 4 jours, chacun d'eux, bons tailleurs de pierre et maîtres, prenant 2 d. gros tourn. par jour. Et pour les salaires des 460  journées des autres tailleurs de pierre moindres, qui ont vaqué et travaillé à cela avec les autres maîtres susdits, prenant chacun un denier avec l'obole  gros tourn. Et il faut savoir que les tailleurs de pierre susdits ont taillé toute la pierre de taille de la porte, de la poterne et de la latrine susdites et retaillèrent presque toute l'autre pierre de taille des angles taillée auparavant par les baillis, parce qu'elle était rectangulaire et qu'elle ne pouvait pas être employée pour ces angles qui sont aigus. Et de plus cette pierre de taille elle-même avait été en partie brisée lors de son déchargement, comme il le dit dans les détails que l'on a vus et examinés.   8 l. 4 s. 2 d. gr. t. Il a payé à Michelet et Nicolas Guiot, tailleurs de pierre et à plusieurs autres des tailleurs susdits qui ont travaillé aux murs pendant 4 nuits toute la nuit, l'un  une nuit et l'autre une autre afin que le travail se hâtât et fût plus rapidement défendable, car on redoutait que les ennemis ne troublassent l'oeuvre 16 s. gros tourn.

 

Pour les salaires des 152 journées des hommes qui ont fait le mortier nécessaire pour les murs. Et ils étaient tantôt 4, tantôt 5, et tantôt plus ou moins, chacun prenant 7 den. vien. Et pour les salaires des 3000 journées des hommes et des 935 journées tant des femmes que des garçons qui, pendant la durée du travail, ont extrait le sable en dehors des fossés avant que ceux-ci ne fussent commencés, et tout le sable extrait là  et dans les fossés, employé dans les murs, le criblant avec des claies, qui ont porté les pierres et le mortier dans les murs et qui ont apporté l'eau pour faire le mortier depuis la source, avec des barraux, ainsi que toutes les autres choses nécessaires aux tailleurs de pierre pour faire les murs, extrayant de jour et de nuit, et de plus  apportant la chaux depuis les granges où elle avait été entreposée, jusqu'à l'intérieur du château où l'on faisait le mortier, 1700 journées d'hommes au début de l'époque des moissons valant 12 den. et les autres 9, et les journées de femmes et de garçons 6 den. vien. Et pour les salaires du nommé Guillelmya et de Jaquemet Ribaud qui ont porté les grosses pierres de taille sur l'emplacement du château et sur les murs, pour les employer, vaquant à ce travail pendant 13 jours, prenant chacun 1 den. gros tourn. par jour 168 l. 18 s.[...]

 

La tâche des murs

 

Il a payé à Michelet et à Nicolas Guiot, tailleurs de pierre, qui ont fait 40 toises et demi du mur de  6 pieds,  élevé au dessus des murs du château, à la tâche, comme il en a été fait mention ci-dessus, et il se donna pour chaque toise 2 sous 6 den. gros tourn. et il leur fournit sur place le matériau extrait, comme le reconnaît ledit Nicolas présent au compte, assurant par son serment que cela est  vrai, y compris 18 den. gros tourn. pour  de la taille faite par eux pour les angles qu'ils ont placés. Le tout estimé pour telle somme :  102 s. 9 d. gros. Il a payé à plusieurs et diverses personnes qui ont apporté dans le château divers monceaux de pierres de l'extraction qui se faisait dans les champs en dehors des fossés,  avec lesquelles on fit les 40 toises de mur faites à la tâche, et du charmur fait sur les murs à la place des pancières (merlons), autour des murs, et ces personnes portèrent ces pierres à la tâche pour telle somme, comme il est dit dans les détails. 9 l. 4 s. v. et 7 s. 10 d. gros t. Il a payé pour  les 80 journées des hommes qui ont apporté avec des gerles, la chaux nécessaire pour ces 40 toises de mur du village à l'intérieur du château, prenant chacun 12 den. 4 l. vien. Il a payé pour la location des 62 journées des hommes qui ont coupé dans le bois de Saint-Germain les verges et les pieux pour faire des claies pour les ponts (=echafaudages) des murs et pour emparer les échafauds. Ils ont fait ces claies en grande quantité, prenant chacun 12 den., y compris 19 sous vien. pour le charroi de ces verges et de ces pieux depuis le bois jusqu'à Rémens  4 l. 1 s. vien. Il a payé au bâtard de Charveron qui a arraché la palissade faite auparavant sur les trois côtés du château, lorsque les murs furent achevés, et qui l'a placée à l'intérieur du château, travail donné à la tâche pour telle somme 3 s. gros tourn. Il a payé à Humbert Pollet, au nommé Grand-Depin, au nommé Au Vacher et à Guillemet de Chambéry, qui ont  porté les pierres sur les murs pour faire les charmurs au lieu des pancières autour du château pour sevir à la défense, travail donné à la tâche pour telle somme..... 50 s. vien. Il a payé à Jean de Blanas et au nommé Gallinchi, tailleurs de pierre qui ont fait le charmur sur les dits murs, qui ont vaqué pour cela pendant 13 jours, prenant chacun 1 d. avec l'obole gros tourn. 4 s. 6 d. gros tourn.

 

Oeuvres en bois du château

 

Pour 3 échiffes ou échaffauds faits dans le château, l'un sur la grande porte et les deux autres  sur deux angles du château du côté du Dauphiné, dont 2 ont 3 toises et demi de long et 1 toise et demi de large, et il y a dans chacun 2 colonnes de sapin dans les murs et le reste de ces chaffaux ou échiffes repose sur les murs.  Pour une cuisine et une petite salle pour faire des cordes et une étable en dessous, faites entre le grand chaffal et les murs, des deux côtés du chaffal, avec le bois ci-dessous et les pieux de la palissade ci-dessus. Et elles font chacune 5 toises de long et 2 toises de large. Et pour faire et doubler les portes du château. Pour la location des 65 journées des chars qui ont amené plusieurs pieces de bois (aménées des montagnes de Saint-Sulpice par l'eau de l'Albarine depuis le pont de Tenay jusque sous Saint-Germain) de Saint-Germain à Rémens, pièces avec lesquelles on fit les 3 chaffaux et une certaine quantité de la palissade susdite, et il ne peut dire le nombre de ces pièces ni leurs dimensions car empêché par tant de travaux hâtifs, il ne put pas tout voir, et il donna pour chaque journée de char 18 d. vien., y compris 14 sous vien. donnés à plusieurs personnes de Saint-Germain qui ont retiré ce bois de l'eau de l'Albarine et empêché qu'il ne descende plus bas sur l'eau.

 

 

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